Fidèles au rendez-vous, les fans de livres se sont retrouvées à la bibliothèque le lundi 24 mars, ravies d'échanger sur leurs dernières lectures.
Toutes ont été passionnées par La couleur des sentiments de Kathryn Stocket qui a rencontré un vrai succès aux Etats Unis avant d'être traduit et porté à l'écran.
Cette fiction, nourrie par la réalité douloureuse de la ségrégation raciale et le cortège d'injustices et de violences qui l'a accompagnée, nous ramène en 1962, dans le quotidien de deux mondes qui se côtoient dans une petite ville de l'état du Missouri : le monde des blancs, des maîtresses de maison, et celui des bonnes noires qui les servent et élèvent leurs enfants. Au centre, une blanche qui se cherche après ses études et s'étonne de n'avoir aucune réponse concernant la disparition de la bonne noire qui s'est occupée d'elle pendant toute son enfance et au-delà. Dans le plus grand secret, elle entreprend de donner la parole à ces femmes que la peur des représailles a rendu muettes, dans le cadre d'un livre. Le risque est grand et l'effet de suspense tout à fait réussi jusqu'au bout du roman. Le talent de l'écrivain tient à sa capacité à tisser, comme dans la vie, drame et drôlerie, à travers une série de portraits parfaitement dessinés et l'évocation très réaliste d'une société arc-boutée sur ses certitudes et privilèges.
Tout autre est le livre de Pierre Lemaître, Cadres noirs. C'est la curiosité qui nous a orientées vers ce polar du lauréat du Prix Goncourt pour Au revoir là-haut.
Alain Decambre, le personnage central, ex-brillant DRH qui présidait aux destinées de deux cents employés dans une grande entreprise, doit à 57 ans se lever avant l'aurore pour aller remplir des caisses de médicaments pour un demi SMIC. Comment continuer sous le regard de sa femme et de sa fille qui le blessent plus que tout. Quand il apprend que son CV a été retenu par le recruteur d'une grande entreprise, il est prêt à tout, même à jouer un rôle de recruteur dans une odieuse mascarade ... C'est une satire sans concession du monde des grandes entreprises capables de s'autoriser toutes les fantaisies pour "pimenter" un recrutement. Un thriller qui attire l'attention sur le destin d'un gagnant des années 1980, laminé et jeté en 2010 qui nous embarque dans une intrigue où la revanche a sa place.
Dernier coup de coeur: Le quatrième mur de Sorj Chalandon, Goncourt des lycéens en 2013.On ne sort pas indemne de cette lecture-là qui nous plonge au coeur des violences de tous bords du conflit libanais.

Georges, le personnage principal, se voit confier une mission par son ami grec malade, un utopiste passionné de théâtre et de paix : monter Antigone d'Anouilh, à Beyrouth, en associant tous les protagonistes du conflit.
On est à deux doigts du miracle mais tout explose et Antigone/Imane perd la vie à Chatila.
Georges, fracassé après ce qu'il a découvert de lui-même au cours de l'ultime attaque ne parvient plus à rejoindre en France une vie dans laquelle sa fille pleure pour une glace au chocolat tombée dans la poussière...
Ce livre bouscule nos certitudes et dérange à certains égards : la violence est tapie en chaque homme et personne ne peut se sentir tout à fait innocent. Il nous revient toutefois de faire de la culture un (fragile?) rempart et du théâtre une expérience de partage et de résistance :"Ils n'ont pas tué Antigone"...
D'autres livres terminent leur parcours, En finir avec Eddy Bellegueule commence le sien.
Prochaine réunion le 14 avril à 14 Heures.
Toutes ont été passionnées par La couleur des sentiments de Kathryn Stocket qui a rencontré un vrai succès aux Etats Unis avant d'être traduit et porté à l'écran.

Tout autre est le livre de Pierre Lemaître, Cadres noirs. C'est la curiosité qui nous a orientées vers ce polar du lauréat du Prix Goncourt pour Au revoir là-haut.

Dernier coup de coeur: Le quatrième mur de Sorj Chalandon, Goncourt des lycéens en 2013.On ne sort pas indemne de cette lecture-là qui nous plonge au coeur des violences de tous bords du conflit libanais.

Georges, le personnage principal, se voit confier une mission par son ami grec malade, un utopiste passionné de théâtre et de paix : monter Antigone d'Anouilh, à Beyrouth, en associant tous les protagonistes du conflit.
On est à deux doigts du miracle mais tout explose et Antigone/Imane perd la vie à Chatila.
Georges, fracassé après ce qu'il a découvert de lui-même au cours de l'ultime attaque ne parvient plus à rejoindre en France une vie dans laquelle sa fille pleure pour une glace au chocolat tombée dans la poussière...
Ce livre bouscule nos certitudes et dérange à certains égards : la violence est tapie en chaque homme et personne ne peut se sentir tout à fait innocent. Il nous revient toutefois de faire de la culture un (fragile?) rempart et du théâtre une expérience de partage et de résistance :"Ils n'ont pas tué Antigone"...
D'autres livres terminent leur parcours, En finir avec Eddy Bellegueule commence le sien.
Prochaine réunion le 14 avril à 14 Heures.
Commentaires
Enregistrer un commentaire